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Chère maison

Depuis plusieurs mois

Je vis sous ton toit en travaux

Et toutes ces parties de moi

Comme des outils éparpillés,

Me piègent dans une nasse...

Et je regarde en apnée

Les listes de choses à faire qui s'empilent et s'entassent

Comme si tout allait s'effondrer.


Dans cette ancienne cave un pied sous terre

A quelques mètres de la rivière

Les ondes du temps se plissent à la surface

Quand je plonge en moi ces mots

Comme un tuba dans l'eau

D'où j'expire le chaos.

J'inspire enfin la surface qui scintille

Mes poumons s'emplissent

Et brillent de toutes ces parcelles réunies.



Partout je peux respirer - il suffit d'y croire,

De savoir que dis-je -

Des poèmes comme ces gaines

Conduisant le long des voliges

Ces étincelles qui pétillent

Un message que je transmets,

Il me répond et s'amplifie,

A travers le bruit du faux plafond,

Parcourant chaque pièce,

Vers le tableau de l'élucidation.


Et voilà que les vers me mènent

A ce conduit de cheminée ancienne.

L'air ne peut ni monter ni descendre.

Alors, cher foyer, je décide de te souffler :

"Tu peux te libérer, renaitre de tes cendres

Déployer et onduler tes ailes comme cette flamme

Retrouver ta destination...

L'adresse de ton éternité."

L'instant qui suit frappe à ma porte

Une personne me porte

Avec sa belle âme

Un arbre à planter.

 
 
 

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