C'est en marchant hier,
Au bord de la rive sur le chemin,
Entre chez moi et le village
Un pied après l'autre,
Que je me souviens...
En cette heure ralentie,
Les arbres patientent,
L'un après l'autre,
L'écorce confiante,
Prête à vêtir
La splendeur feuillée
Recouvrant d'un rideau
Les eaux de Léthé.
En ce jour dénudé,
A travers les ramures fragiles,
Une ode joyeuse murmure
Et mon regard file
Entre les arbres inclinés
De l'autre côté...

Les eaux vives sautillent
De rocher en rocher
Et portent inlassables,
De méandre en méandre
Un mystère qui scintille.
Rivière insaisissable,
Les genoux sur ton sable,
Entre mes doigts...
Je te sens couler
Rivière, je t'entends encore,
Rire aux éclats
Lorsque ton courant brise
Ton miroir
Sur ma peau surprise,
Des molécules en cascade,
La mémoire
Sans cesse renouvelée.
Rivière, j'attends encore
Cet instant sans ombre
Que tes flots me délivrent
Des remous de l'oubli.
Dans l'écume qui remonte,
L'imperceptible me souffle
Les bulles de l'enfance.
Reflets de mon insouciance,
Enfin, je te vois.
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