Du haut de la chaîne des Pyrénées,
De mon pied droit je donne l'impulsion.
Je plonge le cœur nu dans le grand bleu opale,
Ciel et mer confondus,
Je suis libéré,
Fondu dans l'immensité,
Laissant, pour toujours, le doute derrière moi.
La pensée dissoute dans un bain d'ivresse,
Je me laisse porter vers le fond de la mer,
Le regard grand ouvert,
Dans l'obscurité des abysses.
Un essaim de bulles luminescentes dansent,
De plus en plus nombreuses,
Et se déposent avec délicatesse, radieuses,
Sur le bout de mes doigts émerveillés.
Elle proviennent de la lueur scintillante
Des origines cristallines...

D'un battement électrique,
Un éclair zèbre l'espace aquatique,
Dissipe l'eau volatile
Dévoilant la beauté phosphorescente
D'une roche niellée de poussière d'or...
Mes mains corallines glissent
Le long d'une paroi siliceuse
Parcourant ses volutes graciles...
Je respire à plein poumon cet air nouveau,
Cet air de déjà-vu.
Mes yeux lavés se lèvent :
Des colonnes immenses
Remontant, évanescentes dans l'infini
Les poils dressés comme des antennes,
Capteurs d'une réminiscence,
Je frissonne.
Un silence monastique m'enveloppe de son manteau de lumière..
Et quand je décide enfin de retrouver,
Le temple solaire oublié,
A chaque pas déposé, je me rappelle un peu plus.
A chacun de mes pas, résonne la vibration originelle
Depuis les confins célestes,
Jusque dans mes artères.
Pulsant à l’unisson
Du cœur cosmique de la Terre.
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